La réserve naturelle de l’Ourthe orientale

La majorité du site se situe dans la vallée principale de l’Ourthe orientale et le long de ses petits affluents. Les terrains s’égrènent sur la commune de Gouvy, depuis la zone de sources à proximité des villages de Deiffelt, Ourthe ou Watermal et jusqu’au Moulin de Bistain.

Les terrains appartiennent à l’association Natagora et bénéficient du statut officiel de « réserve naturelle agréée » leur assurant une protection intégrale..

En 1985, la réserve est née sous l’impulsion d’Emile Clotuche, ornithologue régional devenu propriétaire des deux premiers hectares. Entre 1990 et 1995, de nombreuses parcelles ont été acquises grâce au projet « Cigogne noire ». Au fil du temps, la réserve naturelle s’est agrandie de façon sporadique mais c’est surtout à partir de 2004, grâce à la succession de projets cofinancés par l’Europe (INTERREG et LIFE) que cette réserve s’est considérablement étendue pour atteindre en 2020, une superficie totale de plus de 80 hectares.

Au cours d’une promenade, certains auront peut-être aperçu de petits chevaux clairs ou des vaches noires. Il s’agit de chevaux de race « Fjord » et de vaches « Galloway » ou « Angus » : des animaux rustiques, particulièrement adaptés au pâturage en terrains difficiles comme les zones humides. Leur travail est simple : brouter pour limiter la recolonisation forestière. Ils maintiennent les milieux semi-ouverts, ce qui permet le développement d’une végétation herbacée diversifiée qui accueille une multitude d’animaux (oiseaux, papillons, batraciens, …). Ce moyen est largement utilisé pour la gestion des réserves naturelles et donne de très bons résultats au niveau de la diversité floristique.

Ce pâturage se distingue radicalement de celui pratiqué en agriculture conventionnelle et suit strictement l’apparition ou le flétrissement de différents végétaux. Ici, il n’est pas question de rentabilité mais d’entretien d’espaces naturels. Les périodes de pâturage sont limitées et la charge à l’hectare très faible ; le bétail est rustique, frugal et peu productif. C’est très important pour le maintien d’une certaine biodiversité.

Une grande partie de la réserve naturelle de l’Ourthe orientale est gérée avec succès de cette façon, principalement en collaboration avec des exploitants agricoles locaux. Les autres terrains sont laissés à leur évolution naturelle ou font l’objet d’actions occasionnelles : débroussaillage des recrus forestiers, creusement de mares, plantation de haies…

En ce qui concerne la richesse biologique, cette réserve se distingue par la diversité de milieux qui la composent. Y sont présents la majorité des groupements végétaux typiques des fonds de vallées humides ardennais, depuis de vastes étendues de mégaphorbiaie à reine des prés aux prairies humides à renouée bistorte. Plus localement, se trouvent de très beaux bas-marais acides où foisonnent orchidées, laîches, comaret, violette des marais et trèfle d’eau.

Ces milieux sont des habitats indispensables à de nombreuses espèces animales. La disparition de l’un entraînerait inéluctablement la disparition d’une ou de plusieurs espèces. Par exemple, le nacré et le cuivré de la bistorte sont deux papillons inféodés aux prairies à bistorte, différentes libellules y sont également présentes. Il s’agit d’espèces qualifiées de « relictes glaciaires », c’est-à-dire qu’elles sont faites pour vivre plus au Nord que chez nous mais qu’elles s’y sont maintenues depuis la dernière glaciation il y a plus de 12.000 ans. En Belgique, ces deux espèces sont exclusivement localisées dans les prés humides d’Ardenne et de Lorraine. Elles sont menacées notamment par l’enrésinement excessif des anciens fonds de vallées d’où l’intérêt évident de maintenir des zones ouvertes.

Au niveau de l’avifaune, ces milieux sont fréquentés par le tarier pâtre, la rousserolle verderolle, la locustelle tachetée, le bruant des roseaux, la pie-grièche grise, la pie-grièche écorcheur, la cigogne noire ou encore la bécassine des marais (en passage), pour ne citer que quelques espèces caractéristiques.

 

 

En images :

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