Vergers

Autrefois en Ardenne, tout un chacun, ou presque, derrière sa ferme ou aux abords de la maison, possédait quelques arbres fruitiers en haute tige. Les fruits servaient pour de nombreux usages, améliorant le quotidien des ardennais : confitures, compotes, jus, cidres, alcools, pâtisseries…

Les variétés cultivées, venues petit à petit et par sélections successives, sont alors très diversifiées, adaptées au terroir, résistantes aux maladies et au climat.

Après la seconde guerre mondiale, l’intensification des échanges commerciaux et des pratiques agricoles concourt à la disparition de la plupart de ces petits vergers. Dans les années ’60, une prime à l’arrachage est proposée par la CEE…  On peut aujourd’hui encore en mesurer les dégâts ! Concurrencés par les arbres fruitiers basses tiges (variétés sélectionnées pour leur vitesse de croissance et pour la standardisation de leurs fruits mais souvent inadaptées au sol et au climat ardennais), les arbres en place disparaissent peu à peu.  Or, la disparition de ces anciens vergers entraîne l’appauvrissement de la diversité fruitière mais aussi de la biodiversité. De nombreuses espèces de notre faune locale appréciant particulièrement ce type de milieux semi-naturels sont depuis lors en forte régression (chouette chevêche, mésanges, pics, insectes divers…).

Quel est l’intérêt d’utiliser des anciennes variétés ?

• Continuer à produire, à valoriser, à consommer et transformer nos fruits ;
• Conserver et développer les ressources phytogénétiques en fruitiers et retrouver des espèces locales ;
• Sensibiliser les différents publics (local, scolaire ou visiteur) à la plantation et à l’entretien des vergers hautes-tiges ou moyennes tiges de variétés locales ;
• Recréer un écosystème semi-naturel favorable à la faune et la flore (insectes mellifères, flore herbacée de prairies extensives, nombreuses espèces d’oiseaux insectivores et cavernicoles…) ;
• Améliorer l’environnement paysager de nos espaces ruraux.

Actions vergers : nous organisons des distributions…

Depuis 2007, les distributions de fruitiers d’anciennes variétés se sont succédées dans les communes du Parc naturel. Nous avons commencé par Gouvy, suivie par Bertogne, Houffalize, La Roche-en-Ardenne et Tenneville, pour terminer en 2012 par la commune de Sainte-Ode. Cette action, accompagnée de conseils à la plantation et à la taille, a toujours rencontré un vif succès. Et en dix ans, ce ne sont pas moins de 2532 arbres hautes tiges d’anciennes variétés qui ont été replantés. Les variétés choisies figurent parmi les variétés préconisées par le CRAw à Gembloux et résistant à notre climat ainsi que d’autres variétés locales choisies pour leur rusticité. Depuis 2017, nous avons recommencé le tour des communes… Annoncées via les bulletins communaux, ne ratez pas les commandes si vous êtes intéressés !

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